• Ouarzazate

    Vu de Dar Daïf

« Ce lieu est tellement beau, qu’il vous procure une sensation de joie infinie, proche de l’extase. Mais je sais bien que je ne rendrai pas la moitié de cette beauté dans le film et c’est ce qui me torture. Pourtant, je regarde encore et c’est d’une telle beauté que l’extase l’emporte sur la souffrance. »

Bertolucci, réalisateur du film « Un thé au Sahara »

L’occupation de la ville de Ouarzazate date de la nuit des temps. En effet, plusieurs gravures rupestres et sortes de tumulus témoignant des temps préhistoriques ont été trouvés dans la ville et ses alentours, même si la cité reste une énigme aux yeux des archéologues.
Les Berbères sont les premiers habitants connus à ce jour de cette région, peuplée ensuite, par des africains noirs et des juifs.
Point de départ de la route des oasis, la région de Ouarzazate a été dans le passé le point de rencontres commerciales et culturelles entre différents peuples du Nord et du Sud du continent africain.
Au Moyen-Age, la région a été islamisée par Oqba Ibn Nafia, en l’an 62 de l’hégire (681 après J.-C.). A partir du milieu du VIII° siècle, l’extension de la révolte kharijite et l’apparition des Idrissides au Maroc (opposants à l’autorité des khalifats de Damas) poussèrent à la fondation de Sijilmassa dans le Tafilalt. Ce qui entraîna la décadence des anciennes villes de Todgha et de Ziz en faveur de la Province de Ouarzazate. Cette dernière devint alors la voie de passage des caravanes transportant les marchandises qui arrivent du Soudan et de Sijilmassa et qui se dirigent vers le nord de l’Atlas: Marrakech. Ouarzazate devint ainsi un centre commercial important au Maroc.
Dès la seconde moitié du XIII° siècle, les Arabes Maâquils se sont infiltrés dans toutes les provinces du Sud Marocain à l’exception des zones montagneuses.

A l’époque Saâdienne, la région revit encore et connut un essor économique et culturel favorisé par le développement de fructueux échanges commerciaux transsahariens surtout après l’expédition organisée par le Sultan El Mansour dans le Soudan qui devint une province du Grand Empire Chérifien Marocain.
Le grand intérêt suscité par la découverte de l’or et d’autres métaux précieux, auraient déterminé l’établissement de marchands de différents nationalités et religions dans cette partie du pays formation de petits royaumes juifs ce qui a favorisé son expansion à une certaine époque.
Ouarzazate était alors le coeur du Maroc où un commerce renommé et florissant grâce aux caravanes a permis une relance économique pour le pays.
Mais après la disparition d’El Mansour et le littoral Atlantique devient la zone d’échanges privilégiés au détriment de la région de Ouarzazate qui connait une période de déclin.
Au XVII, avec l’avènement de la Dynastie Chérifienne Alaouite, la région entra de plein pied dans une nouvelle ère de développement et resta fidèle au trône.
Avec l’arrivée des troupes coloniales dans la région, une ville de garnison est fondée en 1928, Ouarzazate devient le centre administratif de la région du Drâa.
Toutes les populations du Maroc Sahariens firent face et refusèrent avec bravoure l’occupation colonialiste comme le firent les autres régions du pays.

La construction du Barrage El Mansour Eddahbi vers les années 60 donna un nouveau souffle à l’économie de la région notamment dans le domaine de l’agriculture dont la retenue permet l’irrigation de la vallée du Drâa et une partie de l’alimentation en eau potable de Ouarzazate.
Ouarzazate, chef-lieu de la Province, installé à 1150 mètres d’altitude est incontestablement la capitale de la vallée du Drâa. Ce fleuve, un des plus longs du Maroc, qui prend sa source dans l’Atlas, taille son lit entre l’Anti-Atlas et le Djbel Sagho et rejoint en lisière de désert, l’Atlantique.
La province de Ouarzazate est située au Sud-est du Maroc, elle étend ses 44 460 km2 entre les neiges du Haut Atlas au nord et les sables sahariens au sud.
Elle appartient à une région présaharienne. C’est ainsi que le le climat de la province d’Ouarzazate est semi-désertique à forte influence continentale.
La sécheresse du climat est heureusement atténuée par la fonte des neiges accumulées sur les crêtes du Haut Atlas tout proche. Elle redonne vie, de façon au moins temporaire, aux oueds. Ce dont profite l’agriculture, ici dominante.
Le palmier, grand fournissur de dattes et d’ombre vient en tête. L’orge est la céréale la plus répandue. Mais on fait aussi pousser le henné, le cumin, la rose odorante Damaskina ainsi que le safran en haute montagne.
Hors du fond des vallées, les grands espaces steppiques offrent leurs parcours à un élevage semi-nomade.
Ouarzazate est également le Hollywood Marocain et Maghrébin. Son décor naturel époustouflant et sa luxuriante Kasbah ont été le décor de nombreux films, dont “Lawrence d’Arabie” et “Un thé au Sahara”, “Astérix et Cléopâtre”, etc. .
La Kasbah de Ouarzazate est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La province de Ouarzazate constitue un point de rencontre des routes du Dadès et du Drâa, du Sous et de Marrakech.
Ouarzazate est devenue aujourd’hui une destinations touristiques importante au Sud du Maroc.

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